614 – Paris – Les Tuileries, le Charmeur-d’oiseaux
éditeur ND Phot
dos séparé – circulé à découvert en 1907
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Durant plus de quarante ans Monsieur Henri Pol était, pour les petits oiseaux des Tulleries, une espèce de providence. Chaque matin, on pouvait le voir, penché sur la margelle du petit bassin, de l’ancien jardin du Prince impérial, dans l’eau duquel il trempait du pain pour préparer la pâte de ses petits pensionnaires qui, posés sur les gazons, tout près de lui, pépiaient avec impatience.
Tous les petits amis de ce brave homme avaient leur nom et tous répondaient à sa voix,« Blanchette », une petite Pierrette qui, douze années durant, fut habituée à son restaurant; de M. Toto, qui s’égara et revint après plusieurs années à l’appel de son nom ; de Chamberlain, qui était chargé de « passer à Tabac » les autres moineaux qu’il désignait ; de Joseph le danseur et tous les autres.
De très nombreuses cartes postales ont été éditées par de multiples éditeurs, car en plus d’etre charmeur d’oiseaux, Monsieur Pol était aussi un poète qui accompagnait ces cartes postales de poèmes dédiés à l’amour des oiseaux.
Ces oiseaux des tuileries étaient sa famille depuis qu’il avait quitté l’administration des postes, où il avait été employé durant quarante ans, à sa mort en 1918 La revue du petit parisien lui fit un hommage en écrivant ceci :
Le charmeur d’oiseaux des Tuileries est mort
« Il vécut, vieillit, mourut parmi les oiseaux. Et comme eux il chanta, car il était poète. »» S’il eût quitté ce monde au temps où l’on composait encore des épitaphes, telle eût été celle de M. Henri Pol. Tous, nous avons connu le charmeur de moineaux des Tuileries ; il vient de s’éteindre plus qu’octogénaire.
Autour de lui, les bambins faisaient cercle, émerveillés II lançait dans l’air des miettes de pain et ses petits amis ailés, répondant à l’appel du nom qu’il leur avait donné, attrapaient la becquée au vol. Quelques-uns, ses familiers, ses préférés, venaient manger dans sa main ou se posaient sur son épaule.
Mais M. Henri Pol, fin lettré, aimait aussi les rimes, les vers qui volètent comme avec de petites ailes, gazouillent en jolies roulades. Avec la guerre, sa muse, indignée, devint vengeresse; son âme resta bucolique ; et il partageait avec les pierrots sa ration restreinte de pain.
Bonjour,Je ne savais pas qu’il était lui-même l’auteur de ces petits poèmes!! Merci de nous l’avoir fait découvrir.
En voici 2, écrits sur des cartes de ma collection.Signature H.Pol « Pour venir au banquet les moineaux pleins d’audace, Jusque sur mes genoux se disputent la place »
« Les moineaux attentifs saisissent ma parole,Chacun entend son nom ,chacun connait son rôle A ma voix la Princesse et le brave Loustie Sont venus sur ma main saluer le public! »
Bien cordialement,Janine
Bonjour Janine et merci pour ton commentaire et ces deux petits poèmes.
Cartophilement
pascal