Le 22 Mars 1907 – Santos-Dumont essaie son second appareil à surface en acajou
Carte N° 11 – Photo S.A.F.A.R.A reproduction interdite
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L’aviateur, Santos-Dumont en personne, bien entendu, est assis, les jambes étendues, sur une selle de tricar placée au niveau du sommet des surfaces inférieures des ailes et fixée à la branche inférieure du châssis trapézoïdal reliant les ailes à la queue, un peu en arrière du bâti quadrangulaire vertical sur lequel sont implantées les ailes. Un poids important se trouve donc ainsi appliqué très bas et le centre de gravité de tout le système se trouve notablement descendu, ce qui est de nature à accroître considérablement la stabilité. L’opérateur manœuvre à son gré, la queue arrière dans le sens vertical, en actionnant un
levier, dans le sens horizontal, au moyen d’un volant. Les gouvernails auxiliaires de l’extrémité des ailes sont commandés par pédales. Un coupe-circuit, monté sur le levier de commande verticale de la queue, permet de couper l’allumage et d’arrêter le moteur, sans déplacer la main. Un indicateur de vitesse, placé sous les yeux de l’opérateur, le renseigne à chaque instant sur le régime du moteur et par suite de l’hélice. le Poids de l’aéroplane est de 265 kgr auxquels s’ajoutent 10 kgr. d’essence et d’eau et les 50 kgr que pèse Santos-Dumont. Au total, en ordre de marche : 325 kilogrammes. La vitesse prévue avec le moteur définitif de 100 chx. est de 90 kilomètres à l’heure. Avec le moteur provisoire de 50 chx., Santos-Dumont espère pouvoir atteindre la vitesse de 70 kilomètres environ, qu’il estime nécessaire pour l’essor de son nouvel appareil. Si le 14 bis a pu flotter dans l’air à la vitesse de 36 kil. à l’heure seulement, il faut se souvenir qu’il avait au moins 52 m2 de surface portante, tandis que le modèle 1907 n’a que 13 m2 de surface vraiment active; d’où nécessité pour ce dernier d’une vitesse propre, beaucoup
plus grande. ( L’Aérophile 1907 )