Private Party Cabinet particulier
illustrateur Xavier Sager
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De tout temps les endroits coquins à Paris ont existé, les années 1900 n’ont pas dérogé à la règle, bien au contraire. Une bonne table, du vin et très souvent des prostituées étaient monnaie courante des hommes du Tout-Paris et des riches provinciaux de passage dans la capitale. Parmi des dizaines de restaurants munis de cabinets particuliers, le restaurant et hôtel « Lavenue » situé au 68 boulevard Montparnasse, près la gare Montparnasse était connu de tous les viveurs pour sa chère succulente, ses vins de derrière les fagots, et ses cabinets particuliers dont on disait des merveilles. Le restaurant Sylvain situé au 12 rue Halévy était encore plus réputé pour ses soirées libertines. La nuit tombée, et particulièrement
entre minuit et une heure du matin, des voitures de cercle, très discrètes, sans numéro, aux roues caoutchoutées, ou des automobiles aux profondeurs d’alcôve s’arrêtaient devant l’entrée des cabinets particuliers, de toutes ces sortes de véhicules descendaient pour s’engager dans l’escalier au tapis rouge, et aux tringles dorées, des femmes superbes, à la taille fine, aux lignes serpentines, ou au port de Reine. Grandes dames ou demi-mondaines ? Toutes les deux. Sylvain était le restaurant classique des amoureux, Sylvain était un dieu, Sylvain le boulevardier, le protecteur des amours buissonnières de la grande forêt parisienne. Les déesses mythologiques étaient chez elles, et avaient leur petite chapelle particulière pour le culte de la beauté. Dans les salles du bas et du haut, on pouvait voir des prêtresses toujours joyeusement prêtes au sacrifice…!