Cannes – Le Port
W.Stocker – Michaud,Cannes No . 269
Dos séparé – circulé à découvert en 1906
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De nos jours, pour tous, Cannes est avant tout la capitale mondiale du cinéma.
C’est la ville des paillettes et des starlettes, des ors et des yachts (souvent immobiles), des strass et des stars.
C’est le séjour paradisiaque des grands de ce monde et des nantis.
C’est l’agitation des congrès internationaux.
C’est aussi, en été, le frisson du vacancier qui, la tête pleine de rêves, foule le tapis rouge aux marches du palais.
Cette effervescence ne doit pourtant pas rejeter dans l’oubli toute une longue série de siècles d’isolement où des générations de Cannois, paysans ou pêcheurs ont connu une existence précaire, difficile et souvent dangereuse.
En 1836, sur l’insistance de M. Boulay, député de l’arrondissement de Grasse et lui-même négociant, et après intervention de Lord Brougham auprès du ministère de la Marine, le gouvernement de Louis Philippe fait construire sur la grève sablonneuse de Cannes une jetée et un quai baptisé Quai Saint-Pierre qui seront inaugurés en 1838.
Fréquenté par une centaine de caboteurs et tout autant de barques, il reste très mal adapté à la plaisance. Ses abords ne sont pas faciles par mauvais temps.
Guy de Maupassant, qui navigue sur son Bel Ami, s’érige contre les dangers de ce port dans son ouvrage Sur l’eau (1888) : « Rade ouverte à la mer du sud-ouest qui y met tous les navires en danger. »
En 1873, on crée alors une nouvelle jetée, puis une autre en 1898, dont la première pierre est posée par le Prince de Galles le 10 mars. La jetée portera son nom, Albert-Edouard, et sera achevée en 1903.
Malgré ces améliorations, le trafic commercial décline bientôt au profit des bateaux de plaisance. A la fin du siècle, on compte une centaine de yachts dans le port de Cannes, somptueux bâtiments tel le Britannia du Prince de Galles.
texte du Site officiel de la ville de cannes