Biblan-Wright 28 H.P; 2 Hélices se contrariant, monté par le comte Lambert – Raid du 18 Octobre 1909 : Juvisy-Tour Eiffel aller et retour, 55 minutes.
éditeur F.F Paris ( F.Fleury)
dos séparé – circulé à découvert en 1909
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Un homme a eu l’audace de voler sur Paris ! Le comte de Lambert part de Juvisy, s’élève à 400 mètres, pique sur Paris, double la Tour Eiffel et revient à son point de départ.18 octobre 1909. — Retenons celte date ! C’est une date inoubliable de l’histoire de l’aviation.
Hier, en effet, pour la première fois, un homme montant un aéroplane est parti d’un point de la grande banlieue parisienne -Juvisy- s’est enlevé à une hauteur encore non atteinte : 400 mètres.
A cette altitude, cet homme a plané sur Paris, est venu virer au-dessus de la tour Eiffel et est retourné à son point de départ, volant les quarante et quelques kilomètres de la distance en un peu moins de trois quarts d’heure.
Son nom : Le comte de Lambert.
Le comte de Lambert est un héros modeste… Quand, à neuf heures du soir, dans son appartement de la rue Charles-Laffitte, à >Neuilly-sur-Seine, nous venons lui demander ses impressions écrites pour les lecteurs du Petit Parisien, il nous répond.
— A quoi bon monsieur ; j’ai vu, à Juvisy, l’un de vos collaborateurs… Et puis,
vraiment, est-ce si intéressant ?
Mais nous insistons ; la comtesse de Lambert, qui assiste à l’entrevue, se joint à nous. Enfin, le célèbre aviateur se résigne à nous dicter ces lignes qu’il paraphe de sa signature ;J’avoue que je suis très étonné du tapage que l’on fait autour de mon raid, et je trouve disproportionnées les ovations avec lesquelles le public de Juvisy m’a reçu à mon retour à l’aérodrome.
J’ai eu simplement la chance de disposer d’un appareil bien au point.
Pour moi, je ne trouve pas plus difficile d’aller de Juvisy à la tour Eiffel que de faire cinquante kilomètres au tour d’un champ de manœuvre.
Mes impressions en cours de voyage : rien de particulier ; à la hauteur de quatre cents mètres où je me suis tenu, la terre me paraissait immobile et je ne me sentais pas avancer.
En vérité, la plus vive et la meilleure impression que je garde de cette journée, ç’a été de retrouver, à ma descente, mon cher ami Orville Wright, qui m’avait fait la surprise de m attendre.
Voici le plan de vol du Comte Lambert – Raid du 18 Octobre 1909 : Juvisy-Tour Eiffel aller et retour.