Calais – Le Paquebot « le Pas de Calais » partant pour l’Angleterre ( Entré en collision avec le sous marin le » Pluviose » qui se perdit corps et bien en rade de Calais le 26 mai 1910
éditeur M.T.I.L ( Maurice TESSON Imprimeur Limoges )
Dos séparé – circulé à découvert
§
Voici en partie le récit du Capitaine Salomon qui commandait le Pas de Calais
Comme d’habitude,. j’avais quitté le port à la marée haute ; il était deux heures quand le Pas-de-Calais, qui avait embarqué deux cent quatre-vingt-neuf passagers, entra dans la pleine mer, à une vitesse d’environ vingt nœuds à l’heure. Nous marchions ainsi depuis un quart d’heure à peine, quand j’aperçus, émergeant en droite ligne, devant moi, à une dizaine de mètres, quelque chose qui ressemblait au bout d’un gros bâton.
Presque aussitôt, une forte secousse ébranla le navire. J’aperçus des débris de planches flotter sur les eaux, puis, au milieu, dans le sillage du transport, tout l’avant d’un submersible se dressa. Je compris alors seulement
que ce que j’avais pris pour l’extrémité d’un bâton n’était autre chose qu’un périscope, et le périscope, vous le savez, est un tube optique employé dans les sous-marins comme appareil de vision.
Le temps de stopper, de faire machine en arrière : dix minutes s’écoulèrent. J’arrivai trop tard, et j’eu la douleur de voir disparaître le Pluviôse en moins d’une seconde, comme si un trou immense s’était ouvert sous lui. Le Pas-de-Calais lui avait passé dessus et l’avait écrasé, comme une automobile écrase un piéton dans la rue! » En dix minutes à peine, le Pluviôse sera englouti avec les vingt-quatre hommes d’équipage et les trois officiers qui étaient enfermés dans ses flancs.