Une ferme d’autruches à Nice – La récolte des œufs – Un écrivain jadis préconisait « l’art d’élever les lapins et de s’en faire 15.000 francs de rente. Un industriel californien avisé eu l’idée de pratiquer l’art d’élever les autruches et d’en tirer plusieurs fois autant. C’est dans les environs de Nice sur un terrain de 15000 m2 que s’élevait la ferme. C’est en 1902 que l’élevage commença avec vingt-cinq oiseaux venus de la Californie et sept venus d’Abyssinie. Ces trente-deux bêtes donnèrent naissance en 5 ans à cent dix-huit autres. Cela procura très vite un joli bénéfice à l’intelligent et audacieux éleveur. Il faut dire que la nourriture d’un volatile revenait à peu près à 3 francs par mois et coûtait, tous frais compris, 70 francs par an, mais chaque oiseau rapportait bon an mal an mille francs de plumes. Si l’on considère que l’autruche jouit d’une robuste santé et produit des plumes jusqu’à l’âge de 40 ans et plus, on pouvait dire, en effet, qu’il y avait un bon placement de bon père de famille. Grâce à une abondante nourriture et aux abris qui leur étaient aménagés contre les intempéries des saisons, les plumes des autruches domestiques prirent un grand développement en conservant leur lustre et une souplesse qu’il était difficile de trouver dans les plumes des autruches sauvages. Très vite, la prospérité de la ferme constitua une des attractions les plus curieuses du littoral méditerranéen. Parents et enfants se réjouissaient d’aller voir ces oiseaux d’un aspect aussi drôle d’allures aussi amusantes qu’un autruchon courant dans tous les sens. Mais le plus important, étaient les produits de la ferme d’autruches de Nice qui étaient très recherchés pour leur commerce et les visiteurs de l’établissement se laissaient facilement tenter par les panaches, pleureuses (éventails) et Boas qu’ils voyaient récolter sur place. Il faut dire qu’à cette époque le marché des plumes était très actif et peu de femmes « élégantes » ne seraient sorties sans un chapeau ou accessoires parés de plumes.