Montceau-les-mines-mineurs de fond
4 . Montceau-les-Mines – (S.-et-L.) – Mineurs de fond
éditeur CLB ( établisement C.Lardier -Besançon)
dos séparé – circulé sous enveloppe
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J’accompagnais une équipe de sauveteurs vers le lieu de l’explosion, et partout dans les galeries, je voyais des ravages qui témoignaient de la violence de cette explosion.
C’est un désordre inimaginable les chariots sont brisés et leurs débris sont en tas; des morceaux de rails sont tordus ; une lampe de mineur est incrustée dans le mur ; un pauvre cheval mort est sur le dos et ses jambes pendent brisées.
Nous croisons des équipes qui rapportent des morts.
« Depuis mon enfance je vis dans la mine eh bien, monsieur, j’ai trouvé cette vision épouvantable ! Et dire que c’est là le sort auquel, chaque jour, nous sommes exposés ! Un coup de mauvais air un crac ! un brave et vaillant ouvrier plein de force et d’entrain à l’ouvrage devient cette chose lamentable que des camarades rapportent avec précaution à travers les écoulements !
Et, encore heureux quand ils peuvent vous rapporter; savoir sur quelle tombe s’agenouiller pour pleurer.
Enfin, puisqu’il paraît que c’est notre destinée, que c’est la fatalité, passons. »
Nous arrivons près du montage où se trouvait un barrage. Le passage est difficile, dangereux ; les parois de la galerie, ravinées par l’explosion, menacent de s’écrouler; n’importe! Les sauveteurs ne songent pas au danger : il y a peut-être des camarades qui respirent encore des malheureux à dégager.
Voici ce que l’on pouvait lire le 5 février 1895 sur le Petit Parisien suite à l’épouvantable catastrophe qui fit 28 morts et 8 blessés et qui jetât la consternation dans toute la région minière de Montceau-les-Mines