Tout Paris
1330 – Rue Richard-Lenoir – Prise de la rue de Charonne ( XIe arrt )
Collection F.Fleury
Dos séparé – circulé à découvert en 1908
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Me voila dans ma rue Richard lenoir, la rue de mon enfance .
Le photographe s’est placé au beau milieu de la rue de Charonne , dans son dos le palais de la femme de l’armée du salut.
Un petit mot sur ce palais de la femme qui s’est appelé le palais de l’homme et servait d’hôtel aux hommes célibataires.
En 1914 le lieu se vide et les hommes sont mobilisés, le bâtiment servira d’hôpital jusqu’en 1918 et de bureaux de 1919 à 1924.
L’armée de salut se portera acquéreur des lieux en 1926 pour fonder officiellement le Palais de la Femme.
Mais revenons à cette carte postale, bien sûr, cette ambiance n’est pas exactement la même de mon enfance des années 1960, mais cela y ressemble quand même beaucoup.
Les immeubles étaient les mêmes,comme si de 1900 à 1960 rien n’avait bougé, le café de droite existait mais la salle de billard était devenue une salle de restaurant.
En 1900 la rue était en double sens (mais est-ce que les sens interdits existaient en 1900 ?), en tout cas à mon époque la rue était en sens unique ne pouvant être descendue en voiture que du boulevard Voltaire à la rue de charonne.
Un peu plus loin sur le même trottoir que le café se trouvait un hôtel et entre les deux une toute petite mercerie ou maman achetait de la laine à tricoter .
En parlant de cette mercerie, je me rappelle que maman avait dans une boite en fer une sorte d’œuf en bois, longtemps je me suis posé la question : mais à quoi peut bien servir cet œuf en bois ?
La réponse me fut donnée un jour en voyant ma mère raccommoder une paire de chaussettes, et oui cet œuf se plaçait dans la chaussette et servait de support pour passer et repasser l’aiguille afin de faire ce raccommodage ; Je me demande bien qui aujourd’hui raccommode encore ses chaussettes ?
À peine 100 mètres après cette mercerie vous arrivez au 10 rue Richard Lenoir, mon chez moi pendant plus de 20 ans avec cette cour des miracles où j’ai passé certainement les plus beaux moments de ma jeunesse.
Eh oui que de souvenirs, un jour une personne proche m’a dit la « nostalgie c’est le plaisir d’être triste », sur ce point au moins… il avait raison !
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Je ne retourne plus dans mon quartier, mais voila quand même une image google maps 100 ans après le cliché de cette carte postale et 45 ans après ma petite mercerie !
Il y a comme ça des quartiers de Paris ou le temps n’a vraiment pas arrangé les choses !
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