Exposition de Toulouse 1908 – Village Noir – La Mosquée
Photo Provost
Dos séparé
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Les « villages ethnographiques » ont été les premiers contacts avec les populations des Suds en région avant la Première Guerre mondiale. Tout le Sud-Ouest, comme le reste du pays, va connaître une longue série d’expositions et d’exhibitions coloniales. En 1908, c’est au tour de Toulouse d’accueillir des « nègres bon teint arrivant en droite ligne du centre africain » et non des copies « originaires de Montmartre ou de La Villette ». En provenance de Dakar, une quarantaine de personnes débarquent à Sète, le 5 mai 1908, pour rejoindre le reste de la troupe déjà installé à Toulouse. Du 24 mai au
4 octobre, des dizaines de milliers de Toulousains — sans doute plus de deux cent mille au total — se pressent dans le village noir intégré à l’exposition internationale. Des fêtes religieuses, plusieurs naissances et un baptême rythment la vie du village et incitent les visiteurs à revenir pour ces « occasions spéciales ». Un mois avant l’inauguration de l’exposition toulousaine par le ministre de l’Agriculture, Joseph Ruau, le 24 mai, La Dépêche avait annoncé : « L’une des attractions les plus intéressantes sera le Village noir. » Cette attraction privée, organisée par Jean Alfred Vigé, devait permettre aux visiteurs d’étudier « la vie simple, les mœurs primitives des indigènes du centre de l’Afrique… ». Ainsi, le jour de l’inauguration officielle, la visite de l’exposition ne peut se faire, comme le précise un journaliste du Rapide, sans une « halte devant les nègres soudanais en grande tenue, et ma foi, fort curieux à observer. Ils acclament le ministre et crient Vive la République! Vive la France! Vive le Sénégal ! » L’exposition toulousaine rencontre un succès indéniable. Elle est même prolongée d’un mois, pour se finir le 7 octobre, et fera entrer l’espace colonial et ses populations dans le quotidien des populations locales. ( Texte: Toulouse, un siècle de présence des Suds)