926-Place Martin-Nadaud (XXéme arrt)
Collection F.Fleury
Dos séparé – circulé à découvert en 1908
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La station » Martin-Nadaud » était située sur la Place Martin-Nadaud, jouxtant l’avenue Gambetta, à la pointe nord du cimetière du Père-Lachaise, dans le XXème arrondissement de Paris. La Place Martin Nadaud a été créée en 1876, au carrefour des rues Robineau, Gasnier-Guy, Sorbier, Orfila et de la Bidassoa avec l’avenue Gambetta. Il semble qu’à cette époque, la place était considérée comme un » square » rattaché à la rue Sorbier. Ce n’est qu’en 1899 que la place recevra le nom de Martin Nadaud, décédé l’année précédente.
Martin Nadaud était une station de la ligne 3, intermédiaire entre Père-Lachaise et Gambetta, ouverte le 25 janvier 1905, à l’occasion du prolongement de cette ligne jusqu’à Gambetta, qui en fut le terminus jusqu’en 1921, date de la liaison jusqu’à Porte des Lilas.
Au début des années 70, la ligne 3 était prolongée jusqu’à Galliéni, à partir de la station Gambetta modifiée. En effet, l’ancien tracé Gambetta – Porte des Lilas fut » débranché » et constitua une toute petite ligne indépendante : la 3bis. Cette ligne avait pour point de départ l’ancienne station Gambetta, tandis qu’une nouvelle station, englobant l’ancienne station Martin-Nadaud, était aménagée sur la ligne 3. Il n’y a donc plus actuellement de station Martin-Nadaud.
L’entourage Guimard à écussons et fond carré visible sur cette carte est toujours en place, mais la station Martin-Nadaud est devenue Gambetta, les deux stations, dont la distance inter-station était la plus courte du réseau, ont été fondues en une seule lors du réaménagement de la ligne 3.
Martin Nadaud (1815-1898), d’abord maçon de la Creuse, fut un homme politique, fervent défenseur de la condition ouvrière, plusieurs fois député. Exilé en Angleterre après le coup d’état du 2 décembre 1851, il fréquentera d’autres exilés tel Victor Hugo ou Louis Blanc, et reviendra en France au moment de la guerre de 1870, pour reprendre une vie politique active.
Dans ses mémoires, publiées en 1895 et intitulées » Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon « , il consacre un petit chapitre au Métropolitain. Martin Nadaud était un fervent défenseur du Métro en tant » qu’oeuvre nationale » et non » parisienne « , dans cette polémique qui dura plusieurs décennies et ne fit que retarder la construction du Métro. En 1872, il fit partie de la Commission envoyée à Londres pour étudier le Métro local et préparer le Métro parisien. Un chaleureux accueil fut réservé par les britanniques à cette commission, et Martin Nadaud écrit :
» Je croyais bien que plus rien ne devait entraver l’exécution de notre métropolitain ; j’avais compté sans la routine parisienne « .
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Merci à Dominique pour ses grandes connaissances sur le métro et le chemin de fer Parisien